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Souvenirs, souvenirs

Par moment, je me rappelle de la periode ou j'etais encore une athlete. Il me semble que c'etait il y a une eternite.

J'ai pratique l'athletisme pendant 12 ans, et bien que j'y sois arrivee par hasard, j'y finis par adoree. Mes specialites: 400m, 400m Haies, relais 4x100m et lancers. Pourquoi j'ai arrete? C'est simple, raison medicale. J'avais 2 solutions: sois j'arretais la course de haies, sois je risquais une rupture du tendon d'achille en pleine course. Qu'est-ce qu'on ressent dans ces cas? Je sais pas trop mais imaginez un elastique tendu au maximum, qui relirait le mollet au talon. Et bien, en cas de rupture du tendon, cet elastique se pete et le mollet vous remonte sous le genou! Du coup, pas d'hesitation, j'ai tout arrete. Meme si je sais que je n'avais pas le choix, j'aurais prefere de pas avoir a tout stopper.

Comment j'ai commence? Tres simple, par pur hasard. Ma mere commencait a en avoir marre de me voir glander toute la journee le mercredi, alors mes parents ont decide que je devais faire quelque chose. Ils ne m'ont rien impose, et j'aurais tres bien pu choisir sculpture sur bois. Mais j'ai choisi de faire du sport, et en particulier du volley ball. Alors nous voila parties ma mere et moi au gymnase pour prendre des renseignements. Malheureusement, le coach nous annonce que je suis trop jeune, j'ai pas tout a fait 8 ans, et qu'il faudra attendre que j'ai minimum 10 ans. Hors de question d'attendre aussi longtemps, alors on cherche autre chose. Il se trouve qu'a l'epoque, le gymnase se trouvait a cote de la piste d'athle. Nous voila donc sur ce stade et apres discussion avec un petit groupe de gens present, me voila inscrite a l'ASPTT Montpellier.

J'avoue qu'au debut, j'aimais pas ca du tout. J'avais la flemme, fallais me pousser au cul pour aller aux entrainements, je trainais toujours les pieds, pas envie. En plus, je devais faire des cross et je detestais ca encore plus que le reste. Et puis en grandissant, a force d'entrainements, on s'ameliore et on apprend a aimer ca. En plus, des l'age de 14-15 ans, categorie cadette, on peut enfin choisir ces specialites. J'adorais deja la course de haies et on m'a vite decouvert une qualite excessivement utile pour les haies longues, je suis ambidextre. Pour les jambes s'entend, c'est-a-dire que je peux passer une haie avec la jambe gauche ou droite, sans qu'on puisse faire la distinction. Du coup, je me suis retrouvee a faire du 250m haies, puis du 320m puis enfin, du 400m haies. Et comme les filles qui faisaient cette discipline ca courait pas les rues non plus, j'ai vite ete recrutee.

On pense souvent que les competes sont difficiles mais en fait, elle representent l'aboutissement, la liberation. On passe des mois a s'entrainer, a se preparer pour une course, un jour, une seule chance pour montrer se qu'on vaut, pas de 2eme tentative.

Je me rappelle tout en detail, comme si c'etait hier.

La semaine d'avant, je ne pensais qu'a ca. Cette fameuse course, pour laquelle je me suis entrainee pendant des mois, les plans d'entrainements horribles, des sceances ou je finissais en vomissant mes tripes, des heures de souffrance dans la salle de muscu, refaire les memes exercices, repeter les memes gestes encore et encore, jusqu'a ce que ca devienne un automatisme, presque un reflexe inconscient. La douleur, celle qui reveille en pleine nuit, qui devient insupportable juste par le contact des mes vetements sur mes jambes, ne plus pouvoir marcher tellement la voute plantaire me fait souffrir. Ne rien dire, garder ca pour moi, me bourrer de cachets, de longues heures passees chez le kine, des injections d'anti-inflammatoire, n'importe quoi pour pouvoir continuer, coute que coute. Pas d'abandon possible. Je dois faire cette course, j'ai travaille trop dur pour ca. Durant la semaine, on passe a l'affutage, etre au top de sa forme pour cette date precise. Je repete encore une fois les memes mouvements, je fais un test chronometre, je suis au top. La veille, je ne fais rien, du tout. Pas de ballade, pas d'effort, hors de question de perdre l'influx. Repas hyper glucidique le soir. Je me couche super tot, j'ai besoin de repos.

C'est le grand jour. Petit dej: repas hyper glucidique, pris minimum 6 heures avant ma course, pas question d'etre en phase de digestion pendant que je cours. J'arrive sur le stade. J'ai les nerfs a vif. Mon stress est visible. Pas le droit a l'erreur. Je m'installe et je regarde les autres en attendant ma course.

1h30 avant le depart, je vais m'echauffer. Lonf footing, etirements, educatifs, tout ca dans l'herbe pour eviter les chocs du a la piste tres dure. Puis, je m'isole completement. Je pars dans un coin, je ne parle plus a personne, je me concentre. Je ferme les yeux et je visualise ma course, du moment ou j'installe le starting block jusqu'a celui ou je passe la ligne d'arrivee. Je compte les foulees, 14 entre chaque haies, 13 ou 15 si je change de jambes. Pas de probleme. J'essaie de sentir le vent, deviner a quelle puissance il souffle. Ralentir un peu s'il est de face pour s'economiser, accelerer s'il je lai dans le dos, dans ce cas, c'est mon allie. Je remonte dans les gradins. Je suis calme, je suis prete.

C'est l'heure. J'enleve mon survetement, je met mon maillot du club. Je garde un collant et une veste. Ne pas se refroidir. Je vais pres de la ligne de depart. J'enleve mon collant, je chausse mes pointes. J'installe mon starting block. Je fais quelques departs-1 haie, puis j'attends. Le starter nous donne ses ordres:

"A vos marques" Je me place dans le block. Je n'entend plus rien. C'est le silence totale. Je fais le vide en moi. Malgre les gens presents, les cris, le brouhaha, je suis seule, juste mo et les haies sur la piste.

"Pret" J'arrete de respirer. J'attends le signal.

Coup de feu. Mes jambes m'expulse du bloc. Je ne controle plus mon corps, il est autonome, il sait ce qu'il doit faire. Je cours vers la haie, je la passe, puis l'autre, puis l'autre et ainsi de suite. J'entends les pas et le souffle de la fille derriere moi. Je ne m'en occupe pas, je fais ma propre course. J'accelere dans les virages, je risque la chute mais je gere, c'est ma specialite les virages, no worries. Derniere ligne droite. La plus dure. Elle ne fait que 100m mais semble beaucoup plus longue. Comme si j'etais sur un tapis roulant et que j'essayais d'aller dans le sens inverse. Je me rapporche de la ligne d'arrivee, j'entends les cris de la foule, j'entends mon nom, je passe enfin la ligne. C'est fini. J'essaie de reprndre mon souffle, de ne pas tomber au sol, je marche. Ne pas s'arreter de marcher, ne pas s'asseoir sous peine de sentir les effets nefastes de l'acide lactique. Refrener cette envie de vomir. Mon coach me rejoint, il m'annonce mon temps au chrono manuel. Je l'ecoute a peine. Je recupere. Je vais vers la cabine du chrono electrique ou se trouve mon pere, il m'annonce mon temps: 1'10''. Putain c'est genial.

J'enleve mon maillot, mes pointes, mes chaussettes, je fais un petit footing dans l'herbe. Sentir la fraicheur sur mes pieds, quel bonheur. Ca clame un peu la douleur. Elle avait disparu pendant la course mais elle est revenue.

Mon coach m'attend. Il analyse ma course, une haie apres l'autre, mon depart un  peu lent, mon bras mal place sur la haie numero 3, ma jambe d'attaque pas assez tendue sur la haie numero 6, ....

Il est content, moi aussi. Je repartirais a l'entrainement des mardi. La compet est finie.

Quand j'y repense, j'ai un peu de peine. Ca me manque c'est vrai. Mais bon, c'est la vie. Et puis j'aurais bien fini par arreter un jour ou l'autre, mon coprs n'aurait pas supporter cette pression plus longtemps. Alors je suis devenue coach, transmettre ce que j'ai appris, ressentir cette meme excitation mais differement.

Ecrit par Pascale66, le Mercredi 25 Mai 2005, 11:46 dans la rubrique "Sport et détente.".

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