On peut parler de tout...
--> mais pas avec tout le monde!
Bien que j’ai fait cette constatation il y a déjà quelque années, j’en ai malheureusement des exemples tous les jours.
Il y a en effet certains sujets de conversation qu’il faut éviter d’aborder en public, car ils sont un peu trop « brûlants » et car les personnes présentes ne sont pas forcement du genre a aimer dialoguer mais plutôt a « monologuer ».
Prenons par exemple la religion. Sévèrement condamner les propos du Pape devant une fervent catholique, même lorsque l’on est catholique soi-même, n’est pas un bonne idée. Ou alors, discuter du conflit israélo-palestinien avec une juive qui considère que la France est trop pro-arabe pour pouvoir donner un avis neutre sur la question, est une autre mauvaise idée.
Il y a ensuite la politique. Chacun sait que c’est un sujet particulièrement difficile a aborder, encore plus lorsque l’on est une française en Angleterre et que ‘on aborde le « problème » des banlieues ou le port du voile.
Et la liste s’allonge d’autant plus que les personnes qui se retrouvent autour d’une table proviennent d’un « milieu social » plus ou moins différents.
Et bien je peux ajouter un nouvel exemple a cette liste : la diététique et la nutrition.
Car bien que la science progresse tous les jours et que la tentative de compréhension de l’obésité s’intéresse aussi bien aux facteurs génétiques, qu’aux différences morphologiques et physiologiques entre les humains, les idées reçues gardent la vie dure. Je reconnais volontiers que je suis un tantinet succeptible en ce qui concerne mon poids, la nourriture,… mais le fait que je sois une ex-obèse boulimique y est certainement pour quelque chose. Cependant, je suis toute a fait capable de discuter tranquillement, et la seule chose qui me fait sortir de mes gons, c’est quand j’entend énoncer un ramassis de conneries obsolètes, prononcées par des « monsieur je crois que je sais tout et je m’en vante «. C’est exactement le genre de personnes chez qui je me suis retrouvée samedi dernier.
Posons le décor : petit dîner entre amis chez l’espagnol de mon labo. Une fille adorable au demeurant mais s’avère avoir des opinions « curieuses » sur beaucoup de choses et qui n ‘ai pas particulièrement encline a la discussion.
Voici un petit florilège de ce qu’elle pense et énonce a haute voix :
- « Finalement, les gens a Cuba sont plus heureux que nous. Ils sont tous égaux et c’est mieux comme ça ! »
- « Je fais beaucoup de sacrifices pour rester mince. Je ne mage pas de chocolat, pas de pâtes… Alors les gens qui en mangent et qui sont gros, c’est bien fait pour eux ! »
- « C’est normal que tu sois plus grosse que moi, tu manges 4 fois plus ! »
- « En Espagne, tu ne peux pas t’habiller si tu fais plus d’une taille 12 (environ taille 40 en France). Remarque, ça vaut mieux car être plus grosse mais ta vie en danger ! »
- « Tu as déjà vu des gens obèses sortir en boite ou aller au pub ? Non, car ils ont honte de sortir ! » (En tout cas, a Madrid ! A quoi sa copine a répondu qu’elle avait tort et qu’elle avait effectivement vu des gens « gros » sortir de chez eux).
Alors j’avoue que quand j’entends des trucs aussi débiles, j’explose littéralement.
Depuis ce petit dîner, elle me semble un peu enfadée.
Le fait est que, sur le coup de la colère, j’ai oublie la plus fondamentale des règles : ne pas contredire publiquement la maîtresse de maison chez elle. Et il semble qu’elle espère des excuses.
Ben je vous garantie qu’elle peut les attendre ses excuses car, même si je ne suis pas une grande fan du mea culpa, je sais reconnaître mes erreurs. Et dans le cas présent, me défendre face a des propos discriminatoires ne me semble pas être une mauvaise chose.
Et puis, entre nous soit dit, si la maîtresse de maison ne veut pas que je la contredise, elle a qu’a arrête de dire de grosses conneries ! A bon entendeur… ;)
Ecrit par Pascale66, le Jeudi 1 Décembre 2005, 14:56 dans la rubrique "Divers".