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Retour dans le passe.

--> A ceux que ca peut interesser.

Ca a commence quand j'etais au lycee, je devais avoir dans les 16 ans. Tout simplement, sans vraiment s'en apercevoir.

A l'epoque, je pratiquais l'athletisme. J'en ais fait pendant 12 ans puis je suis allee a la fac et j'ai prefere choisir les etudes.

Depuis quelques temps je subissais les changements hormonaux "normaux" de la jeune fille qui devient une femme. Ils arrivent plus tard chez les sportives, en general, dus aux effets des entrainements intensifs. Dc, la poitrine qui se developpent, le taux de graisse aussi, et ca pour le sport, c'est pas bon du tout. Alors on augmente la cadence des sceances de muscu, on court plus longtemps, on travaille plus dur, plus souvent. Et puis un jour, l'entraineur vient me voir et me dit clairement "si tu pouvais perdre 1 kg, tu pourrais gagner quelques centiemes de seconde sur 400m". Ca semble facile comme ca, 1 kilo c'est rien. Seulement voila, je m'etraine beaucoup, dc j'ai besoin d'energie. Pas moyen de manger moins et s'entrainer plus, ca marche pas.

Et puis arrive la solution. Une copine qui s'entraine avec moi m'explique comment elle fait. C'est facile. Tu manges tout ce que tu veux, l'imoprtant c'est surtout de ne rien garder. Et voila, facile, j'ai trouve la solution.

Commence alors l'engrenage. C'est comme une drogue, on peut pas s'en empecher. Et puis c'est tellement plus simple. Pas besoin de compter les calories, ou de manger equilibre pusique de toute facon, ce sera jamais digere. ca reste pas aussi longtemps. C'est imprssionant tout ce qu'un etre humain peut ingurgiter et regurgiter en si peu de temps. J'ai fait ca pendant 5 ans, non-stop. Ca marche bien, c'est cool, manger tout ce qu'on veut, comme on veut. Faut juste faire attention, pas se faire choper, personne ne doit savoir, surtout pas les parents. Un lourd secret, trop lourd peut-etre.

Personne ne savait, sauf mes copines qui faisaient la meme chose. L'envers du decor sur les terrains de sport, le "cote obscur de la force".

Mais quand je me suis installee avec mon pote, il a vite decouvert ce que je faisais. Il a voulu que j'arrete. Ca devenait dangereux. Les risques pour la sante sont nombreux et pire les uns que les autres. Mais moi j'y pensais pas, pas le temps. Puis j'ai commence a voir une psy et j'ai essaye d'arreter.

Alors commence les regimes. Faire attention a ce que je mange, tout le temps. Puis les crises. Les fringales incontrolables, l'angoisse qui precede, la honte qui suit. Je la sens venir, je ne pense plus qu'a ca, manger a tout prix, n'importe quoi, n'importe quand, n'importe ou. Mais beaucoup. Puis direction la salle de bains. Enfin la honte, le degout. Je me regarde dans la glace et je me degoute. Je peux plus me supporter. Seule solution, les medicaments. Antidepresseur, anxiolytiques, tres forts, tres puissants, tres efficaces. Pour arreter ca, faut arreter les crises de boulimie, docn arreter les causes. Stopper ces angoisses. Les medicaments marchent super bien. Je reflechis plus, je suis amorphe, endormie. Mais je vis dans l'angoisse d'une nouvelle crise, d'une rechute. Alors la psy me fait parler, chercher la cause profonde.

J'ai appris a me controler, a ne pas me laisser aller. Je controle tout ce que je mange, ce que je fais. La routine, c'est la cle. Manger a heure fixe, dans les memes plats pour pour controler la quantite, etre vigilante au supermarche, preparer une liste de courses, pas question de choisir sur place, la tentation dans les rayons est trop forte. Eviter les bouffes entre potes, les boulangeries, confiseries... Noel, jour de l'an, paques, que des dates atroces, a retenir, rester vigilante.

Le probleme quand on arrete, c'est que le corps a pris ses habitudes. Comme je le prive de nourriture puisque je garde rien, il prend l'habitude de tout stocker. Habitude qu'il a malheureusement garde. Du coup, j'ai commence a grossir, inexorablement. En depit de mes efforts, des regimes... En 2 ans, j'ai pris 48 kilos, le bonheur pour quelqu'un qui a toujours surveiller sa ligne de tres pres! Alors commence la depression, lentement on se laisse aller, on arrete de lutter. C'est la descente aux enfers. On se sent seule, personne a qui parler, qui pourrait comprendre de toute facon. A part la psy. Et puis mon ex qui m'enfonce encore plus, le cauchemar. J'ai meme voulu mourir. Pour que tout s'arrete. Pour en terminer avec tout ca. Mais j'ai toujours pense a ceux qui resteraient, a ce qu'ils se diraient, qu'ils passeraient leurs vies a souffrir en se demandant pourquoi et on se pensant resonsables.

Je sais pas trop quand ni comment, mais je sais qu'un jour, j'ai sorti la tete hors de l'eau. Une lumiere dans le brouillard, une voix qui vous dit que la vie vaut le coup, qui faut pas lacher l'affaire, qu'il faut se battre. Merci a mes parents et mon medecin pour leur soutient.

Depuis, j'ai quitte mon ex, j'ai perdu du poids, j'ai repris le sport, j'ai arrete les cachets, j'ai arrete de fumer. J'ai passe un an chez mes parents pour recuperer, re-apprendre a sortir, voir du monde, parler aux gens.

On pourrait dire que je suis guerie mais attention. Les boulimiques sont comme les alcooliques, ca peut recommencer a tout moment. Etre vigilante, tout le temps. Se controler, eviter le stress ou l'ennui, et toute source d'angoisse, controler les crises. Et si vraiment la crise arrive, s'eloigner du frigo. Ne rien stocker a la maison, jamais de gateaux, bonbon...

La boulimie n'est pas une fatalite mais elle est dangereuse. Elle est mortelle. Je me suis renseignee sur le sujet depuis et j'en ai discute avec mes parents. Essayer de les rassurer. Ils n'ont pas a se sentir responsables. Ils ne pouvaient pas m'aider tant que je ne le souhaitais pas.Et contrairement a ce que certains psy de merde peuvent dire, ce n'est pas la faute de ma mere.

Alors c'est vrai que depuis, j'ai peur de perdre le controle, et que je vis dans une certaine routine mais c'est essentielle. Je commence quand meme a me laisser aller de temps, a sortir plus souvent, a me faire plaisir. Il faut juste etre prudente. Ne jamais oublier que tout peut recommencer. Et ca, c'est hors de question.

Ecrit par Pascale66, le Vendredi 11 Mars 2005, 15:57 dans la rubrique "Moi".

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Commentaires

MademoiselleMax

11-03-05 à 16:15

Je trouve que tu as beaucoup de courage d'en "être sortie", "d'être consciente que ce n'est jamais gagné" et d'en parler. Chaque jour est un jour de gagné sur la maladie. Félicitations


Toc, toc, toc, qui est-la?

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