Bienvenue chez moi! Welcome in my home!

I wake up.  It’s dark outside.  I am still a bit sleepy.  I go to the bathroom.  I came back to my room, I really need to sleep.  But my brain is fully awake.  I can’t fall asleep, not yet.  So as usual, I let my mind to wonder.  I remember the conversation I had today, the things I said, not especially the most important one but only the ones that stick to my memories.  People’s attitude, the atmosphere around me, my feelings…

J’ai rencontré un homme.  Un mec gentil, grand et assez baraque, un médecin avec un super sens de l’humour et une grande culture générale.  Un français de Lille.  Avec un charmant sourire.  Qui a vécu une expérience similaire à la mienne avec son ex-copine.  Un mec qui m’a invite à manger ce midi.  Un gars qui a essayé de m’embrasser.  Le top me direz-vous ?  Je le pensais aussi, sauf qu’au lieu de ça, j’ai eu la trouille de ma vie.  Je me suis enfuie sans trop m’expliquer.  J’étais très pressée, j’avais un rendez-vous chez le docteur du NHS.  Il a souri, il a suggéré qu’il était trop tôt et j’ai acquiescée.  Eviter la confrontation, ne pas en discuter, ne pas me justifier, me dévoiler un peu plus. 

Malheureusement aujourd’hui est un jour sans.  Les hormones ça ne pardonne pas.  Je viens de passer une semaine en France pour une manip à Grenoble et me voilà de retour.  Pas de grand décalage horaire entre ici et la France et pourtant.  Obligée de décaler l’horaire de prise de ma pilule pour la thyroïde et voilà le résultat.  Pire qu’une femme enceinte.  Je pleurs sans raison, sans pouvoir m’arrêter, ma parano naturelle s’accentue, mais surtout, cette colere, intense et brutale, qui sommeille en moi, que je cache loin tout au fond.  Elle s’amplifie, elle s’accroît, elle ne demande qu’a s’exprimer, sous quelque forme que ce soit : verbale ou physique. 

Une petite mise a jour pour rappeler a tout le monde qu'aujourd'hui c'est mon anniversaire, que j'ai 27 ans et que j'en suis fiere, que je pese 11.3 kg de moins et que pour l'instant, tout va bien!!!

Parfois, je m'etonnes moi-meme. Remarquez, ca fait deja ca de gagner.

Oui je sais, ça fait genre j'ai chopé la grippe et je me plains. Non, en fait, j'ai apparemment ma thyroide qui déconne et ça m'occasionne pas mal de désagrément. Vous me direz, pourquoi ne pas aller voir le médecin? A quoi je réponds, j'y suis allée, sans succès.

Dans moins de 15 jours, je rentre en France, c'est les vacances et j'avoue que j'en ai grave besoin. C'est aussi l'occasion de retourner voir mon "docteur" et de faire un petit bilan. Au cours de nos rendez-vous, elle m'a conseille de garder des photos de moi avant, afin de pouvoir apprecier les efforts realises. J'etais deja pas tres fan des photos mais alors celle ou j'affiche un excedent de 48 kilos et que j'ai les yeux hagards d'une camee aux medocs, c'est pire. Cependant, je l'ai fait. Et aujourd'hui, 3 ans plus tard, quand je regarde ces photos, je me rends bien compte de la transformation. Ca me permet de continuer a m'accrocher, de me dire que ce n'est pas en vain et que ca vaut la peine de bosser dur.

Il parait que reconnaitre que l'on a une dependance est un premier pas faire la guerison. Alors voila je l'avoue, je suis accro aux films. Oui je sais c'est pas une catastrophe bien sur, mais c'est quand meme une grosse addiction. En meme temps, je suis loin de m'en plaindre et je ne cherche pas franchement a m'en debarasser. Alors je l'entretient tout en essayant de rester raisonable.

Il y a des jours comme ça, moins bons que les autres. Des jours où c'est trop dur, un mot ou une situation déclenche la peine. Je ne peux la stopper. Les touchantes attentions de mon ami envers sa petite copine deviennent insupportables. On pourrait croire que je suis jalouse mais c'est juste un mauvais jugement. Je suis heureuse pour eux, mais leur bonheur reveille de vieilles blessures que je croyais cicatrisées. Je pensais que suffisamment de temps s'était écoulé, que j'étais "guérie", que je pouvais tout affronter seule, sans personne. J'avais tort. Dans ces moments là, la douleur est trop vive, la souffrance trop profonde. Je ne dis rien. J'essaye de la cacher mais je sais que je ne pourrais pas le faire longtemps. Je pourrais lui en parler, lui expliquer, mais je ne veux pas lui gacher ses bons moments. Alors je pars, pleurer a l'abri des regards, tenter de soulager ma peine. Je me sens si fatiguée. La lutte constante me prends beaucoup d'énergie, parfois même trop. Je voudrais pouvoir me reposer sur quelqu'un, juste un moment, pour récupérer. Laisser tomber mes défenses pour un temps. Profiter d'un petit moment de calme. Mais il n'y a personne. Enfin si, il est là, les autres aussi mais mon orgueil est toujours le plus fort. Ma peur aussi. Peur que l'on profite à nouveau de mes faiblesses. Peur de déranger aussi. Jouer les troubles fête et ternir ce bonheur que je ne fais qu'entrevoir chez les autres.