C'était un jour sans.
Il y a des jours comme ça, moins bons que les autres. Des jours où c'est trop dur, un mot ou une situation déclenche la peine. Je ne peux la stopper. Les touchantes attentions de mon ami envers sa petite copine deviennent insupportables. On pourrait croire que je suis jalouse mais c'est juste un mauvais jugement. Je suis heureuse pour eux, mais leur bonheur reveille de vieilles blessures que je croyais cicatrisées. Je pensais que suffisamment de temps s'était écoulé, que j'étais "guérie", que je pouvais tout affronter seule, sans personne. J'avais tort. Dans ces moments là, la douleur est trop vive, la souffrance trop profonde. Je ne dis rien. J'essaye de la cacher mais je sais que je ne pourrais pas le faire longtemps. Je pourrais lui en parler, lui expliquer, mais je ne veux pas lui gacher ses bons moments. Alors je pars, pleurer a l'abri des regards, tenter de soulager ma peine. Je me sens si fatiguée. La lutte constante me prends beaucoup d'énergie, parfois même trop. Je voudrais pouvoir me reposer sur quelqu'un, juste un moment, pour récupérer. Laisser tomber mes défenses pour un temps. Profiter d'un petit moment de calme. Mais il n'y a personne. Enfin si, il est là, les autres aussi mais mon orgueil est toujours le plus fort. Ma peur aussi. Peur que l'on profite à nouveau de mes faiblesses. Peur de déranger aussi. Jouer les troubles fête et ternir ce bonheur que je ne fais qu'entrevoir chez les autres.
Puis la crise passe. Je me sens mieux. Je reprends des forces en dormant. Je renforce à nouveau les barricades qui m'entourent. Je reste à l'écart et j'observe ces amoureux qui m'entourent, tout en rêvant secrètement que je peut-être un jour comme eux. Je sèche mes larmes, retrouve le sourire en pensant à tout ce que j'ai. Je n'ai pas à me paindre après tout, je reste une priviligiée. On ne peut pas tout avoir dans la vie, l'important est de savoir apprécier au maximum ce que l'on a déjà.
Ecrit par Pascale66, le Dimanche 26 Juin 2005, 19:11 dans la rubrique "Moi".